Zanshin
"Voilà un terme que l'on retrouve souvent dans la pratique du kendô. Zanshin est l'esprit qui demeure, sans s'attacher, l'esprit qui reste vigilant. On prend soin de l'action et l'on reste attentif à ce qui peut survenir ensuite. Il y a par exemple, une manière zanshin de fermer une porte, de poser un objet, de prendre un repas ou de conduire une voiture, et même de rester immobile. On pose les objets de avec précaution, on suspend son mouvement une fraction de seconde avant de fermer une porte afin de ne pas la claquer. C'est ainsi que j'insiste sur le salut des deux mains en gassho : avant et après la méditation za-zen, ou bien si l'on veut bouger, changer de jambe pendant le za-zen, il faut saluer ainsi. Ce salut maintient la concentration de l'énergie, et marque le respect à l'égard des autres.
On retrouve cette éducation dans l'Ikebana, le cha no yu, la calligraphie. Il est difficile d'être à ce que l'on fait, il l'est plus encore de rester attentif à ce que l'on peut être appelé à faire instantanément. Originellement, le mot zanshin provient de l'art du combat au sabre et signifie : "prêter attention à l'adversaire".
Zanshin s'applique à tout acte de la vie. La beauté naturelle du corps est le reflet de l'entraînement de l'esprit à la concentration dans les gestes. Le travail manuel, qu'il s'agisse d'entretien ménager ou d'agriculture, d'art ou d'artisanat, ne conditionne pas seulement la santé du corps et l'habileté des doigts, mais aussi l'agilité du cerveau. Par l'exercice, les gestes deviennent aisés et contrôlés, et le corps trouve sa beauté. L'action naturelle est inconsciente et parfaitement belle."
DESHIMARU Taisen (1914 - 1982)
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