La discipline
Hier lors de l'entraînement, nous avons fait uchi-komi-geiko avec des membres du Kenbukan de St Quentin... Etant motodachi, mon rôle était de faire des ouvertures claires afin que mon kakari puisse s'entraîner à attaquer... L'uchi-komi-geiko fini, je me remets en kamae et j'attends les ordres... Un peu distrait je suis du coin de l'oeil le gi-geiko du Sensei... C'est alors que mon kakari décide d'attaquer sans ordre et surtout sans ouverture, et cela malgré le fait que le travail était terminé...
Sans pousser de Kiai, je ne l'ai pas entendu venir... Il a donc lancé une attaque kote-men... Kote frappé trop haut et bien sûr men trop près vu que je n'ai pas reculé... Son attaque est donc un échec en plus d'être un manque de respect envers son motodachi... Le kendô est un travail entre partenaire et dans le cas qui nous intéresse, le kakari a contrevenu à ce principe... Manque de discipline associé à l'impétuosité de la jeunesse, je ne sais pas... Tout ce que je sais c'est que le niveau du Yuraï Jin Sei Ryu est meilleur que celui du Kenbukan, et je suis fier d'en faire parti.
SHIZUKANAYAMA Roran (1978 - )
9 Comments:
Dans ce cas de figure, la distraction n'est-elle pas une forme d'immaturité ?... Se livrer à l'errance même au cours d'un exercice dénote du manque de sérieux de la pratique. c'est ce que j'en pense... Quant à affirmer que un "ryu" est supérieur parce que "non respect" d'une consigne... mmmm... c'est là une marque de fierté mal placé et injustifiée vu "l'égarement" du pratiquant !... :-)
En effet, je n'aurai pas dû être distrait, mais la discipline reste l'un des fondements du kendô! Par ailleurs, les exercices se pratiquent avec un collègue et pas avec un ennemi à vaincre. Il n'avait donc aucune raison de lancer cette attaque! La seule erreur a été de laisser passer l'affaire sans le corriger comme doit le faire un motodachi!
Je suis d'accord avec toi : en tant que motodachi, tu aurais dû dissuader ton partenaire à persévérer dans cette attitude de bouger hors cadre de l'exercice... Je suis aussi d'accord qu'un partenaire n'est pas un ennemi. Selon ma perception un ennemi cherche à vous nuire physiquement et moralement ; pour ma part je considère le partenaire comme un adversaire (celui-ci nous permet d'atteindre nos propres limites sans la recherche de notre destruction physique ou mentale)..; Ainsi, dans ton cas de figure, je corrigerais certes mon partenaire et le remercierai d'avoir saisis l'instant d'égarement qu'aurait été mon état d'esprit... Son attaque ne t'a t'elle pas "ramené" dans le cours ?... :-)
Navré, je suis mal placé pour commenter l'attitude d'un motodachi... Je suis certes un pratiquant de la voie, mais m'entraîner dans un dojo ne me correspond pas vraiment...
Moshe wake gozaimasen, ne ?...
La discipline dans un dojo de kendô est stricte! Et plus forte raison dans le notre!
Ces règles sont tacites, nullement écrite mais connues de tous les membres du dojo!
Nous appliquons d'abord cette discipline envers nous & nous attendons que les amis qui nous rendent visite les respectent comme nous tenons à respecter les règles des autres dojos.
On me reproche souvent de m'accrocher à un Japon & à ses règles révolus! Mais ce sont les règles de notre dojo. De plus je suis en permanence au contact de japonais pour qui ces règles sont lois!
Je suis par ailleurs très fier de notre dojo et de nos maîtres!
C'est tout à ton honneur d'être fier de ton dojo et de ses maîtres... Quant aux rêgles strictes, je suis encore d'accord avec toi, le kendo est suffisanment sérieux pour le pratiquer avec rigueur..; Quoique l'on peut l'aborder avec une attitude décontracté et joviale...
T'accrocher à un Japon révolu...
mmm... En tant que petit pratiquant, j'ai essayé le dojo en kendo et j'ai été débouté par le côté "sportif" et ses aberrances du style : sur attaque shomen, si le partenaire reçoit le coup alors qu'il a esquivé de la tête, l'attaque est considéré comme nulle... Quelle ânerie en mon sens !... Du moment que l'on est touché, selon moi, on a perdu le combat !!! Tout comme les attaques aux jambes ne sont pas valables dans le kendo d'aujourd'hui ; ce qui est une absurdité martiale ! Sur un champs de bataille tous les coups menant à la victoire sont valables... Et lorsque tu te penches sur le kendo non édulcoré par ses nouvelles années, tu apprends qu'il y avait des frappes portés aux jambes !!! Alors ?... Je préfère m'entraîner loin de ces dojos "sportifs" qui me laissent un goût amer dans la bouche... Préférant un kendo rude et sensé, sans doute valable pour un combat "ouvert" et nature, où une blessure porté est handicapante et un coup mortel restant mortel, s'il touche...
Je ne remets pas en cause ton contact avec des japonais pour qui les rêgles sont lois (le contraire m'autait étonné, rire)... Mais à trop t'enfermer dans les rêgles, ne le fais tu pas aussi avec ton esprit ?... A méditer.
Au plaisir de te lire.
Il y a une grande différence entre un Geiko & un Shiai... 99% des coups ippon en Shiai ne sont pas comptés ippon en Geiko! Le principe d'une coupe droite se vérifie en battodo où si la coupe n'est pas bien droite, le lame du katana se plante au milieu de la cible et ne traverse pas!
La lame du katana se plante au milieu de la cible et ne la traverse pas ?... Rire. Et la cible n'est pas morte, la cible n'a t'elle pas "échouée" ?... Dans l'ancien kendo, il y a une technique appropriée pour dégager la lame plantée dans le corps de l'adversaire, avec le pied !
Tout cela pour revenir à l'idée que du moment ou le coup porte, le combat est terminé !... (Ce que je ne trouve pas dans le kendo d'aujourd'hui, avec cet esprit "sportif" qui dénature l'essence du kendo lui-même) Yagyû Munenori, dans son livre, appelait cela "le non-sabre"...
On peut inverser le problème & dire qu'un samuraï qui se respecte est toujours sensé couper droit!
Au cours du règne des Tokugawa, la recherche constante de perfection & de beauté dans le geste a dénaturé l'art du sabre comme beaucoup d'autres!
Durant la "Pax Tokugawa" le "kenjutsu" a muté en "kendo", éloignant les guerriers de ce pour quoi ils existaient... L'absence de guerre à édulcoré le ke,jutsu au point où le port d'armure et les techniques relatives à cette dernière disparurent... Le "kendo" est vraiment un avatar de ce que fut le kenjutsu... "couper droit" relève de cette odée d'art, alors que Miyamoto Musashi (en pleine transition des deux concepts du kenjutsu et du kendo) prône simplement de couper l'adversaire sur le plan mental avant lecombat... Penses tu qu'il faisait référence à une coupe droite ?...
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